Été 2010, du 11 juin au 11 juillet, le monde entier a les yeux tournés vers l’Afrique du Sud où va se dérouler la 19ème Coupe du monde de football. Trente-deux pays, dont six africains y prennent part. Parmi les qualifiés africains, il y a les Okapi, l’équipe nationale de la république de Bazoba, une superpuissance du football du continent noir. Delaforêt, le dictateur régnant depuis 32 ans, a réussi à hisser son neveu chouchou, le général Abula Ngando, commandant de la Garde Tribale, à la tête de la très respectée Ligue Bazobaise de Football. De ce coup pernicieux destiné à pérenniser la suprématie de son clan, Delaforêt entend récolter les retombées de l’euphorie nationale pour les exploits des Okapis, depuis les qualifications jusqu’à la phase finale en Afrique du Sud et justifier sa victoire à des élections truquées d’avance et devancées de trois ans pour le besoin de la cause. Mais dans ce pays, le football est plus qu’une religion, c’est l’âme même du Bazobais authentique. Le tyran a osé faire fi de cette tradition, mais va-t-il survivre à sa manigance?
«...Les Socceroos par contre déployèrent un jeu émerveillant, se passant le ballon au ras-du-sol avec une assurance hispanique, le subtilisant fréquemment avec une vigueur anglo-saxonne des pieds des Okapis avachis comme s’ils sortaient à peine d’un copieux dîner bien arrosé. Les Australiens ne s’adonnaient pas seulement au spectaculaire, ils montaient à l’assaut du gardien Debaba avec une détermination germanique, le sollicitant sans répit, de part et d’autre, aussi sagement que les plus talentueux joueurs brésiliens. C’étaient vraiment plus les mêmes qui six jours plus tôt avaient pataugé tels des canards sur le terrain contre les Allemands. Alors là, plus du tout. Leur totale métamorphose étonnait. En professionnels expérimentés, ils construisaient, déployaient une tactique merveilleuse. Ils étouffaient le jeu des Bazobais aussitôt qu’il germait. Des temps à autres, ils fonçaient tester les capacités du gardien Debaba Angile, autoproclamé Serpent très venimeux...»